Le dernier baromètre trimestriel, publié le 27 février 2024 par Bpifrance Le Lab et l’institut d’études économiques Rexecode, met en lumière la difficile gestion des bas salaires à laquelle sont confrontées les petites et moyennes entreprises (PME) et les très petites entreprises (TPE), à la suite des revalorisations automatiques récentes du salaire minimum interprofessionnel de croissance (Smic).
Il en ressort que 49 % des PME et TPE répondantes se disent « concernées par l’effet des hausses automatiques du Smic en lien avec l’évolution de l’inflation sur leurs grilles salariales ». Pour rappel, le Smic a été augmenté à de multiples reprises depuis 2022, la dernière majoration en date (+ 1,13 %) remontant au 1er janvier dernier. Parmi ces 49 %, un petit quart des dirigeants interrogés (22 %) « envisagent des revalorisations salariales dès 2024 permettant un rattrapage total (13 %) ou partiel (9 %) des hausses de Smic ».
Dans le même temps, « plus des deux tiers des dirigeants de PME-TPE qui emploient des salariés au voisinage du Smic (soit 34 % de l’échantillon) déclarent avoir déjà restreint ou s’être sentis limités dans les augmentations salariales de ces derniers ». Parmi les principales raisons invoquées par les intéressés : « le manque de marges financières » et « la hausse du coût du travail en lien avec la perte d’allègements de cotisations patronales ».
Toujours selon l’étude, au total, 34 % des patrons sondés décrivent des situations de « trappes à bas salaires », c’est-à-dire « où la revalorisation de collaborateurs dont les salaires se situent à des niveaux proches du Smic est freinée en raison de facteurs propres aux dirigeants et/ou aux salariés ». Et 54% (soit 17% de l’échantillon total) affirment que cette situation crée « un frein à la croissance de leur entreprise ». Dans le détail, 21% d’entre eux estiment que ce frein est mineur, 19% jugent qu’il est modéré et 15% le qualifient d’important.