Trois décrets parus dans le Journal Officiel du 28 juin 2024, en application de la loi Rist sur l’amélioration de l’accès aux soins de mai 2023, ont élargi les responsabilités de trois professions paramédicales pour garantir un meilleur accès aux soins aux nombreux patients vivant dans des déserts médicaux et obligés d’attendre plusieurs mois pour démarrer ou continuer un parcours de soins.
Le premier texte « détermine les conditions dans lesquelles l’opticien-lunetier est autorisé à adapter la prescription de l’ophtalmologiste ou de l’orthoptiste lors de la première délivrance de verres correcteurs ou de lentilles de contact ». Dans ce cadre, l’opticien devra solliciter l’accord écrit du prescripteur avant de procéder à l’adaptation de l’ordonnance. Toutefois, il pourra se passer de cet accord s’il n’obtient pas réponse de l’ophtalmologiste ou de l’orthoptiste dans un délai de dix jours.
Le deuxième décret « autorise à titre expérimental pour cinq ans les masseurs-kinésithérapeutes », inscrits dans une communauté professionnelle territoriale de santé (CPTS), « à exercer leur art sans prescription médicale, dans la limite de huit séances par patient, dans le cas où celui-ci n’a pas eu de diagnostic médical préalable ». Cette expérimentation, qui « débute deux mois après la publication du (…) décret pour une durée de cinq ans », aura finalement lieu dans seize départements (Deux-Sèvres, Côtes d’Armor, Haute-Corse, Loiret, Martinique, Mayotte, Meurthe-et-Moselle, Nord, Réunion, Rhône, Seine-Maritime, Tarn, Var, Vendée, Yonne et Yvelines), et non six comme initialement prévu.
Enfin, le troisième décret précise les modalités de désignation d’un infirmier référent – un rôle institué par la loi Valletoux de décembre 2023 – par les assurés atteint d’une affection de longue durée (ALD). Cet infirmier référent est chargé d’assurer « la coordination des soins de l’assuré en lien, le cas échéant, avec le médecin traitant, le pharmacien correspondant et la sage-femme référente », indique le texte.