C’est un bilan sévère que dresse la Cour des comptes en matière de formation continue des médecins. Dans un rapport remis le 25 septembre 2024, la juridiction financière note que sur la période 2020-2022, très peu de professionnels de santé auraient validé leur développement professionnel continu (DPC).
« Au total, pour les trois années de 2020 à 2022, l’Ordre national des médecins (Cnom) a été destinataire d’informations concernant 83 968 praticiens, soit seulement 36,2 % de la population active », avancent les auteurs du rapport. « Cela signifie qu’il ne dispose d’aucun renseignement relatif à l’engagement de la majorité des médecins dans une démarche de formation continue, malgré l’obligation faite au professionnel de faire connaître les actions qu’il a réalisées », regrettent-ils.
Autre constat : sur les 36,2 % de médecins servant de base de l’étude, seuls 14,4 % (soit 31 440 praticiens) ont validé leur obligation de DPC (« feu vert ») durant le cycle 2020-2022. Dans le même temps, « une minorité de médecins s’est engagée dans une démarche de DPC (12,3 %, soit 26 729 praticiens), en réalisant une ou plusieurs actions sans satisfaire entièrement leur obligation (« feu orange ») », apprend-on.
Pire : la Cour des comptes déplore que « près des trois quarts des médecins (73,3 %, ce qui correspond à 159 865 unités) ne sont pas, à la connaissance de l’Ordre, engagés dans une démarche de DPC (« feu rouge ») ». Et de poursuivre : « Soit le médecin n’a réalisé aucune action de formation, soit les actions réalisées par le médecin ne sont pas reconnues au titre du DPC, soit l’Ordre n’a été destinataire d’aucune information concernant le médecin ». Parmi les causes expliquant ce manque d’adhésion des professionnels de santé, la juridiction pointe du doigt notamment « un empilement et une complexité des dispositifs de formation progressivement mis en place ».