De la maladie d’Alzheimer à la lutte contre le harcèlement en milieu scolaire ou encore à l’accompagnement des patients en post-cancérologie, les chatbots de IA Medical ouvrent de nouvelles perspectives d’accompagnement.
Lydie Catalano est une ancienne professeure d’arts plastiques. Pendant le Covid, elle apparaît aux côtés d‘associations de protection de l’enfance dans un documentaire tourné en milieu carcéral. L’entrepreneure y présente un chatbot de prévention du suicide en région Rhône-Alpes. Cet outil se fait aussitôt remarquer dans les milieux du soin de Lyon.
Lydie Catalano s’associe à trois développeurs, deux psychologues et une personne issue du soin à domicile pour créer IA Medical afin de mettre les avancées technologiques au service d’un meilleur traitement des problématiques de santé mentale. En créant des chatbots individuels à même de répondre aux questions des patients, de leur permettre de tester leur anxiété, IA Medical permet d’offrir un accompagnement continu des patients. La start-up qui développe le chatbot de prévention du suicide est incubée par IBM.
Boosté à l’IA générative, le chatbot Alix n’a pourtant souffert d’aucune « hallucination », c’est-à-dire n’a pas produit de réponses incorrectes ou inventées ne correspondant pas à la réalité depuis son lancement en septembre 2023. En janvier 2024, IA Medical lance Cathy, un nouveau chatbot sur le harcèlement en milieu scolaire et le cyber-harcèlement.
Les chatbots ont tous la même mécanique. IA Medical commence par recueillir et organiser toutes les données publiques sur la problématique choisie. Puis elle constitue des groupes venus de tous les horizons : patients, victimes, proches, soignants, assistants sociaux… L’équipe de IA Medical leur soumet le corpus et étudie avec eux toutes les questions qui pourront être posées au chatbot. Cela leur permet d’établir des données quantitatives, de développer des scénarios pour vérifier la fiabilité du chatbot et des normes techniques, comme le chunking (procédé qui divise de grandes quantités de données en morceaux plus petits et gérables pour faciliter leur traitement et améliorer les performances du modèle), qui permettront d’optimiser la recherche générative (RAG).
IA Medical choisit alors un modèle parmi les 16 disponibles sur Microsoft Azure, dont elle a été l’un des premiers partenaires
Malgré le succès de ses chatbots, IA Medical n’a encore aucun salarié. Elle subit les délais de paiement de ses clients, hôpitaux et métropoles et enregistre moins de 100 000 euros de chiffre d’affaires. « IA Medical, c’est aussi une IA militante », reconnaît Lydie Catalano : « Nous sommes convaincus que l’aide que nous apportons aux patients et aux soignants est vraiment utile. L’information c’est le pouvoir ! » Lydie Catalano a en parallèle monté une structure plus rémunératrice, IA Marketing, qui aide les entreprises à intégrer l’IA dans leurs stratégies marketing.