L’Ordre national des infirmiers (ONI) a diffusé, le 10 mars 2025 sur son site Internet, les résultats d’une nouvelle étude sur la démographie de la profession.
Il en ressort que 565 553 infirmiers et infirmières étaient inscrits au tableau au 1er mars dernier. Ce chiffre s’affiche en légère hausse par rapport à celui relayé en tout début d’année, qui se portait à 562 000 professionnels de santé. Si l’Ordre voit dans cette évolution une « confirmation du rôle essentiel des infirmiers dans l’accès aux soins du fait de leur présence sur l’ensemble du territoire », il interpelle les pouvoirs publics en soulevant plusieurs facteurs de risque de fragilisation de l’accès aux soins, alors que la Direction de la recherche, des études, de l’évaluation et des statistiques (Drees) a récemment estimé que les besoins en soins infirmiers devraient très fortement s’accroître d’ici 2050. Une première tendance de fond pointée par l’ONI, avec un horizon à court terme, réside dans l’existence de « zones moins bien couvertes par les soins infirmiers ». Cela recoupe non seulement les zones périphériques des métropoles, notamment dans les Pays de la Loire, l’Île-de-France, mais aussi certaines zones frontalières. Sur le long terme, c’est le « vieillissement de la population infirmière, et notamment de la population infirmière libérale, premier recours notamment pour la population à domicile », qui est mis en avant par l’Ordre. Ce dernier évoque, enfin, l’émergence d’un « risque de fragilisation exogène à la profession (…) du fait du vieillissement de la population générale et de la progression des maladies chroniques, qui vont mécaniquement accroître les besoins en santé ». Face à une augmentation « disparate » géographiquement du nombre d’infirmiers libéraux sur le territoire, l’ONI appelle non seulement à « revoir le zonage infirmier en respectant le calendrier prévu (révision tous les deux ans), pour qu’il corresponde mieux aux besoins réels », mais aussi à « la revalorisation de la profession infirmière au service de l’accès aux soins des patients ».