Selon une étude diffusée le 5 janvier 2022 par l’Institut national de la statistique et des études économiques (Insee), plus d’un travailleur indépendant sur dix (11,7%) affiche des revenus d’activité annuels inférieurs à 50% du Smic net et un niveau de vie en-dessous du seuil de pauvreté monétaire (fixé à 1.102 euros mensuels en 2019). Les auteurs ajoutent qu’en 2018 et 2019, quatre indépendants sur dix avaient des revenus d’activité déclarés à l’administration fiscale inférieurs au Smic annuel ; et pour plus d’un quart (27%), ces revenus n’excédaient pas la moitié du Smic. Ils notent aussi que parmi les femmes ayant le statut d’indépendant, « 30% gagnent moins que la moitié du Smic annuel, contre 26% pour les hommes ». Autre constat : les professionnels de l’information, des arts et spectacles comptent la plus forte proportion d’indépendants vivant dans un ménage en-dessous du seuil de pauvreté (28%), tout comme les agriculteurs (26%). L’étude nous apprend également que les personnes seules sont davantage touchées que les couples. L’Insee tient néanmoins à préciser que « la perception de faibles revenus d’activité ne conduit pas nécessairement à une situation de pauvreté ». L’institut de la statistique explique que les revenus d’un conjoint ou la perception de prestations sociales peuvent avoir « un effet protecteur ». À ses yeux, l’approche monétaire de la pauvreté a également ses limites, « dans la mesure où une partie des dépenses de consommation des indépendants peuvent être intégrées directement dans les comptes de leur société ou exploitation » (et de citer notamment les dépenses d’énergie ou de logement). Voilà pourquoi l’Insee juge que « si le taux de pauvreté monétaire des indépendants est nettement plus élevé que celui des salariés, dans leur ensemble ils ne sont pas plus confrontés que les salariés aux privations matérielles et sociales ».
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