Selon une étude publiée le 14 février 2020 par la Direction de la recherche, des études, de l’évaluation et des statistiques (Drees), qui dépend du ministère des Solidarités et de la Santé, le nombre de Français qui vivent dans une zone sous-dotée en médecins généralistes (ceux qui ont accès à moins de 2,5 consultations par an et par habitant) est passé de 2,5 millions en 2015 à 3,8 millions en 2018. Cette situation concerne donc près de 6% de nos concitoyens. La Drees constate que si l’accessibilité de la population « se réduit sur l’ensemble du territoire », le phénomène se manifeste « de manière plus prononcée dans les communes les moins bien dotées en médecins généralistes ». La Guyane, la Martinique et la Guadeloupe sont les régions les plus touchées par la sous-densité médicale, suivies en métropole par l’Île-de- France et le Centre Val-de-Loire. Principale explication avancée par les auteurs de l’étude : « La baisse du temps médical disponible, du fait de la diminution globale du nombre de médecins en activité sous l’effet de nombreux départs à la retraite ». Dans le même temps, poursuivent-ils, « les médecins actuellement en milieu de carrière sont moins nombreux, sous l’effet des numerus clausus (le nombre d’étudiants en médecine accédant à la deuxième année, NDLR) particuliè-rement faibles des années 1990 ». Mais cette situation n’est pas rédhibitoire pour la Drees. « Les stratégies visant la libération de temps médical utile (nouvelles organisations territoriales, protocoles de coopérations interprofessionnelles, recours au numérique, etc.) peuvent consti-tuer un levier pour freiner cette tendance structurelle », espère-t-elle.
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