Selon les données dévoilées le 7 novembre 2023 par la Caisse autonome de retraite des médecins de France (Carmf), les revenus net moyens (bénéfices non commerciaux [BNC]) des médecins libéraux, calculés sur la base de 102.270 déclarations enregistrées, s’affichent en recul de 3,89% l’année dernière par rapport à 2021.
Leur BNC annuel moyen a ainsi atteint 91.767 euros au titre de l’année 2022. « Compte tenu de l’inflation à 5,22% en 2022, la perte de pouvoir d’achat est de 8,66% », affirme la Carmf. Celle-ci constate que les revenus des médecins généralistes chutent plus fortement (- 5,72%) que ceux des spécialistes (- 2,65%). Dans le détail, les généralistes du secteur 1 (les professionnels « conventionnés », contraints d’appliquer les tarifs fixes sans dépassement d’honoraires, Ndlr) « enregistrent la plus forte baisse observée (- 5,68%) depuis que la Carmf réalise ces statistiques, soit une vingtaine d’année, tout comme pour les généralistes de secteur 2 (ceux autorisés à ajouter un dépassement d’honoraire à la base de remboursement de la Sécurité sociale, Ndlr), à – 7,02% ». Le BNC annuel moyen des généralistes (secteur 1 et 2) s’élève à 76.512 euros en 2022. Du côté des spécialistes, la Carmf note que la diminution des revenus des médecins des secteurs 1 et 2 atteint respectivement – 2,93% (à 103.355 euros de BNC annuel moyen) et – 2,17% (à 122.090 euros). Pour l’ensemble des généralistes, le BNC annuel moyen s’établit à 11.012 euros en 2022. La caisse fait remarquer qu’on est loin de la dégringolade de 2020, « année du Covid où les baisses de revenus des spécialistes tournaient autour des 8% ». Au regard des données de la Carmf, « les baisses les plus significatives se retrouvent chez les cancérologues (- 7,11% tous secteurs confondus ; – 5,84% pour ceux en secteur 1 et – 13,97% pour ceux en secteur 2), les gynécologues médicaux (- 6,56%) ou les gynécologues obstétriciens (- 6,37%) ». De rares spécialités ont néanmoins vu leurs revenus progresser l’an passé, parmi lesquelles les médecins biologistes (+ 10,93%), l’anatomie cytologie pathologique (+ 7,75%) et la radiologie (+ 1,95%).