Selon une étude dévoilée le 30 novembre 2023 par l’Institut national de la statistique et des études économiques (Insee), sur la période allant de 2009 à 2020, « les petites et moyennes entreprises (PME) totalisent la majorité des créations et des destructions d’emplois (62%), alors qu’elles concentrent moins de la moitié de l’emploi total (46%) ».
Dans cet intervalle de temps, les PME sont créatrices nettes à hauteur de 60.000 emplois par an, indique l’Insee. Les auteurs de l’enquête notent aussi qu’au sein des PME, les créations d’emplois sont d’abord et avant tout l’apanage des microentreprises (les sociétés comptant moins de onze salariés, Ndlr). Ces dernières, qui représentent 19% de l’emploi total, « sont à l’origine de 37% des flux d’emplois, soit à peu près autant que l’ensemble composé des entreprises de taille intermédiaire (ETI), des grandes entreprises et des multinationales sous contrôle étranger (respectivement 18%, 24% et 12% de l’emploi) », observent-ils. Toutefois, ces microentreprises offrent « des perspectives de croissance limitée », fait remarquer l’Insee. « Même si quelques-unes se développent, elles sont 37% à ne pas survivre au-delà de cinq ans », relève l’institut de la statistique. L’Insee pointe également le fait que « les PME sont créatrices nettes d’emplois dans 147 des 151 zones où l’emploi total croît de 2011 à 2020 ». Ce qui leur permet de « participer à l’essor de grands pôles de développement comme Nantes, Bordeaux, Montpellier, Toulouse, Aix-en-Provence, Lyon, Saclay ou Lille, et de zones d’emploi plus petites, comme Arles, Châteaubriant, Douai, Haguenau, Valence, Romans-sur-Isère ou Manosque », peut-on lire. En revanche, l’Insee fait remarquer que « dans une trentaine de zones où l’emploi baisse fortement, la plupart situées dans les régions Grand Est, Bourgogne-Franche-Comté, Centre-Val de Loire et Normandie, seules les PME naissantes sont créatrices nettes d’emploi ». Enfin, il ressort que dans certaines zones du territoire où l’effectif salarié total recule malgré la croissance des PME, du fait des destructions nettes dans les établissements des grandes entreprises (comme à Metz, Nice, Le Mans, Limoges ou Poitiers) ou des multinationales sous contrôle étranger (ce qui est le cas à Saint-Étienne, Colmar, Compiègne ou Beauvais), voire des deux (à l’instar de Rouen, Le Havre, Nancy ou Dijon), les PME demeurent parfois les seules créatrices nettes d’emplois, comme en Seine-Yvelinoise, à Creil, à Melun, à Mulhouse ou à Pau.