Près de sept personnes interrogées sur dix se disent impactées par la remontée des taux d’intérêt, selon un récent sondage.
L’inflation ne constitue pas le seul sujet de préoccupation des Français. D’après un sondage diffusé le 19 juin 2023 et réalisé auprès d’un panel de 1.000 individus représentatif de la population française âgée de 20 à 60 ans pour le compte de la convention Patrimonia - le rendez-vous annuel des professionnels du conseil patrimonial (conseillers en gestion de patrimoine, notaires, experts-comptables…) -, 68% des personnes interrogées se déclarent impactées par la hausse des taux d’intérêt. Le pourcentage grimpe même à 79% chez les 25-34 ans.
Il faut dire que la remontée des taux directeurs initiée par la Banque centrale européenne (BCE), pour justement combattre la flambée inflationniste provoquée notamment par la guerre en Ukraine, influence directement le niveau des taux des emprunts. Les taux des crédits immobiliers sont ainsi passé de 1% avant le conflit à plus de 3% aujourd’hui. Or, ce sont les jeunes qui empruntent proportionnellement le plus par rapport à leurs revenus pour acquérir leur résidence principale.
Renoncement aux projets immobiliers
Tous âges confondus, 30% des sondés craignent de ne plus pouvoir emprunter ou de ne pas pouvoir rembourser leur prêt immobilier. Leur inquiétude n’est pas près de se calmer. Face à une inflation qu’elle juge encore trop élevée, Christine Lagarde, la présidente de la BCE, a averti le 27 juin dernier que l’institution monétaire devrait une nouvelle fois augmenter ses taux en juillet. Si elle le fait, ce sera la neuvième hausse en l’espace de douze mois. Du jamais vu ! En rendant le crédit plus cher, la BCE espère ainsi réduire les dépenses d’investissement des entreprises et de consommation des ménages. Cette baisse de la demande devrait entraîner in fine une baisse des prix, table l’institut de Francfort.
En attendant, 15% des répondants disent qu’ils ont purement et simplement renoncé à investir dans l’immobilier. Mais la hausse des taux d’intérêt ne fait pas que des malheureux. Parmi les individus sondés, 24% estiment être impactés favorablement par cette augmentation. Il s’agit de personnes qui n’ont pas de projet immobilier financé à crédit et qui investissent dans des produits de taux (c’est-à-dire directement corollés au niveau des taux d’intérêt), comme les livrets d’épargne (Livet A, LDDS…) et les fonds en euros de l’assurance vie. À noter : près d’un tiers (32%) des déclarants ne se sentent pas concernés par la remontée des taux, parce qu’ils n’ont pas de projet immobilier et n’épargnent ni dans des livrets, ni dans des fonds euros.
Pas de modification de portefeuille
En dépit de la nouvelle donne financière consécutive à la remontée des taux, plus de la moitié (53%) des sondés n’ont pas modifié leur allocation d’actifs. Les répondants sont 19% à chercher à ce que le rendement réel (soit le taux amputé de l’inflation) de leurs placements soit positif, mais avouent ne pas savoir comment faire. Enfin, 2% des personnes interrogées ont fait le choix de vendre une partie de leurs biens immobiliers et financiers.
Source : https://wellcom.hosting.augure.com/Augure_Wellcom/default.ashx?WCI=EmailViewer&id={7a264f99-5b41-4d6c-875b-bcd53b6a215d}