Selon une enquête, menée par la Direction de l’animation de la recherche, des études et des statistiques (Dares) – qui dépend du ministère du Travail, du Plein emploi et de l’Insertion – et rendue publique le 6 juin 2023, l’exposition à un moins un produit chimique cancérogène lors de la dernière semaine travaillée concernait « en moyenne, en 2017, 2,730 millions de salariés français, soit 11% d’entre eux ». Ce qui correspondant, selon les auteurs, « à 4,5 millions de situations d’expositions, du fait de la multi-exposition d’une partie de ces salariés ». La Dares note que « les ouvriers représentent plus des deux tiers des salariés exposés à au moins un agent cancérogène chimique, alors qu’ils ne constituent que 29% de l’ensemble des salariés ». L’enquête Surveillance médicale des expositions des salariés aux risques professionnels (Sumer) pointe aussi, au sein de cette catégorie, une surexposition des ouvriers qualifiés, davantage touchés que les non-qualifiés (35% pour les premiers, contre 17% pour les seconds). Parmi les secteurs d’activité, il ressort que « celui de la construction est le plus concerné, avec 36% des salariés exposés, suivi de l’industrie (18%), de l’agriculture (12%) puis du tertiaire (8%) », poursuit-elle. Toujours selon l’enquête, « neuf salariés sur dix exposés à au moins un agent chimique cancérogène sont des hommes ». Par ailleurs, l’étude recense l’exposition des salariés à pas moins de 94 produits chimiques, parmi lesquels 28 sont classés cancérogènes avérés ou probables par le Centre international de recherche sur le cancer (Circ) et/ou par l’Union européenne (UE). On apprend que les cinq produits auxquels les salariés étaient le plus exposés en 2017 étaient les gaz d’échappement diesel (« qui touchent le plus grand nombre de salariés »), les fumées de soudage, les huiles minérales entières, les poussières de bois ou encore la silice cristalline, utilisée dans la verrerie, la fonderie, la chimie et la construction. L’enquête Sumer explique que les expositions à la silice cristalline et à l’amiante figurent « parmi les plus dangereuses ».
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