Ce n’est pas forcément de bon augure pour l’emploi en France. Selon le dernier baromètre trimestriel de ManpowerGroup, rendu public le 12 décembre 2023, seulement 32% des entreprises anticipent une hausse de leurs effectifs sur la période de janvier à mars 2024.
C’est dix points de pourcentage de moins par rapport au trimestre précédent (42% sur la période octobre-décembre 2023). La moitié des 1.024 dirigeants d’entreprise interrogés (51%) indiquent qu’ils n’envisagent aucun changement en termes d’embauches au prochain trimestre, tandis que 13% envisagent d’alléger leurs effectifs et 4% ignorent quelle sera leur stratégie. Les auteurs notent que la prévision nette d’emploi continue à baisser au sein des petites et moyennes entreprises (PME) : elle s’affiche à 12% au premier trimestre 2024, soit un recul de quatre points par rapport au dernier trimestre de 2023 et de dix-neuf points par rapport à la même période de l’an passé (31% au premier trimestre 2023). Du côté des très petites entreprises (TPE), la prévision nette d’emploi s’établit à 10% pour le début 2024 : c’est trois points de plus en comparaison annuelle (7% au premier trimestre 2023), mais en baisse de huit points par rapport aux trois derniers mois de 2023. Une perspective qui tranche avec les intentions de recrutement affichées par les groupes de très grande envergure (celles qui emploient entre 1.000 et 4.999 salariés), qui affichent un optimisme exceptionnel avec une prévision nette d’emploi de + 41% au premier trimestre 2024, soit une hausse de treize points par rapport au trimestre précédent. ManpowerGroup constate, par ailleurs, de fortes disparités régionales en matière de perspectives d’emploi en début d’année prochaine. Alors que l’Auvergne-Rhône-Alpes et la Provence-Alpes-Côte d’Azur ont des perspectives « très encourageantes » (+ 28%), d’autres régions françaises « prévoient des performances moyennes, allant de + 11% pour le Centre-Val de Loire à + 16% pour l’Occitanie et l’Île-de-France », peut-on lire. Et si certains secteurs d’activité présentent de fortes prévisions nettes d’emploi pour le premier trimestre 2024 – c’est le cas, notamment, des technologies de l’information (+ 30%), de la communication et des services (+ 30%) ou de l’énergie (+ 24%) -, d’autres sont gagnés par la morosité – à l’instar des biens de consommation et services (+ 8%, en chute de vingt points sur un an).