D’après une étude publiée le 17 janvier 2023 par le cabinet de conseil Altares, la hausse des défaillances d’entreprises en France a connu une accélération au quatrième trimestre 2022. Ce sont, en effet, 12.256 procédures qui ont été ouvertes au cours de ces trois mois. Avec 42.500 procédures enregistrées sur toute l’année 2022, « le nombre de défaillances accuse une hausse exceptionnelle de près de 50% par rapport à 2021, un taux jamais observé auparavant », constatent les auteurs, qui précisent que « le nombre global de procédures reste toutefois inférieur de 10.000 par rapport aux niveaux de 2019 ». Selon la même source, « l’augmentation des défaillances s’accélère de manière alarmante pour les PME (petites et moyennes entreprises, NDLR), dont plus de 3.200 ont défailli en 2022 ». Altarès note que le seul quatrième trimestre de l’an passé a concentré le tiers des défauts ayant affecté cette catégorie d’entreprises : ainsi, le cabinet a identifié 1.037 défaillances de sociétés employant entre 10 et 99 salariés, soit un chiffre en progression de 93% par rapport à la même période un an plus tôt (il y en avait 538 au quatrième trimestre 2021). « Ce quatrième trimestre se clôture sur la plus forte dégradation enregistrée depuis 2014 (1.163) », poursuit-il. Dans ces conditions, Altarès estime que « 143.000 emplois directs sont aujourd’hui menacés » au sein des PME. Il avance que globalement, depuis 2020, 103.000 entreprises ont fait défaut, contre 162.000 durant les trois années précédentes. Si 59.000 défaillances ont ainsi été « épargnées », c’est grâce « notamment aux dispositifs d’aides publiques déployés pour faire face aux conséquences de la crise sanitaire puis de la guerre en Ukraine », explique le cabinet. Et d’avertir : « Si le risque a été anesthésié, évitant la déferlante tant redoutée des faillites, les entreprises ne sortent pas indemnes de ces longs mois de turbulences. Entre inflation et crise énergétique, le climat se complique encore et les fonds propres sont mis à contribution ».
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