Le 18 avril 2023, Santé Publique France (SPF) a dévoilé une étude révélant une hausse importante dans notre pays des maladies à caractère professionnel (MCP). L’agence nationale de santé publique s’appuie sur les résultats de la surveillance de ces pathologies – en lien avec le travail, mais non reconnues par les régimes de sécurité sociale – pour la période 2012-2018. Les principales MCP signalées au cours de ces douze ans restent les troubles musculosquelettiques (TMS) et la souffrance psychique, notent les auteurs. « De manière globale, une forte augmentation du taux de signalement des MCP est observée entre 2016 et 2018, multiplié par 1,4 chez les hommes et 1,5 chez les femmes », poursuivent-ils. Selon eux, « les femmes étaient plus concernées que les hommes par les TMS (2,8% à 4,4% selon l’année) ainsi que par les problèmes de souffrance psychique (3,5% à 6,2% selon l’année) ». SPF ajoute que « la souffrance psychique est particulièrement observée chez les femmes de 35 à 44 ans et chez les hommes de 45 à 54 ans ».
Par ailleurs, il apparaît clairement que les catégories sociales ont un rôle majeur sur le type de pathologie déclarée. Sans réelle surprise, SPF constate la prévalence des TMS est « maximale » chez les ouvriers et « minimale » chez les cadres. « Pour la souffrance psychique, cette tendance semblait inversée, même si ces résultats étaient à interpréter avec précaution en raison d’une possible sous-déclaration chez les ouvriers », prévient l’agence. Toujours selon l’étude, « environ 75% des troubles musculosquelettiques correspondant à un tableau de maladies professionnelles n’ont pas fait l’objet d’une déclaration ». Au regard des résultats, Santé publique France exige la mise en œuvre d’« actions de prévention en entreprise » pour « améliorer la qualité des relations au travail, de réduire les contraintes de temps ne laissant que peu de marge de manœuvre aux travailleurs et d’interroger les organisations du travail, afin de les faire évoluer pour éviter les charges accrues de travail ».