C’est une tendance qui inquiète la profession. Dans son dernier rapport dressant le diaporama complet de la démographie des pharmaciens en exercice en France, paru le 11 juillet 2023, le Conseil national de l’Ordre national des pharmaciens (CNOP) constate une poursuite de la baisse des effectifs. Au 1er janvier dernier, le nombre total de pharmaciens inscrits à l’Ordre atteignait 73.795. Soit une baisse constante depuis 2016, année où l’on dénombrait 74.441 professionnels. « Mais cette année, la tendance s’observe tout particulièrement sur le nombre de primo-inscrits : en 2022, seuls 2.337 pharmaciens se sont inscrits pour la première fois à l’Ordre, soit 205 de moins que l’année précédente », s’alarme le CNOP. Il avertit que « si celle-ci se poursuit, la part des 25-30 ans ne parviendra pas à compenser les futurs départs à la retraite, probablement nombreux car aujourd’hui masqués par l’allongement des carrières ». Reste que toutes les catégories de pharmaciens ne sont pas touchées de la même manière. Si les pharmaciens de l’industrie, de la distribution en gros ou encore les pharmaciens adjoints d’officine voient leurs effectifs se stabiliser, voire progresser légèrement sur un an, les pharmaciens titulaires d’officines affichent toujours une décroissance marquée, avec une baisse du nombre d’inscriptions de 1,1% par rapport à 2021, et même de 10% sur dix ans. « Cette baisse est notamment liée à la restructuration du réseau officinal pour laquelle le regroupement d’officines continue », analysent les auteurs, qui ajoutent que « le nombre d’officines pour 100.000 habitants est ainsi passé de 34 en 2012 à 30 en 2022, soit une diminution de 12% ». Pour garantie de la démographie pharmaceutique, l’Ordre appelle à une hausse de places pourvues dans la filière pharmacie à l’issue de la première année d’accès aux études de santé (Paces). Il plaide également pour une réforme du troisième cycle des études pour le rendre plus attractif.
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