La Confédération de l’artisanat et des petites entreprises du bâtiment (Capeb, qui regroupe plus de 400.000 entreprises de moins de 20 salariés) a dévoilé, le 4 avril 2024, les résultats de la dixième édition de son baromètre ArtiSanté.
Cette enquête annuelle, réalisée en partenariat avec la Chambre nationale de l’artisanat des travaux publics et du paysage (CNATP) et l’Institut de recherche et d’innovation sur la santé et la sécurité au travail (Iris-ST) auprès de 2.106 chefs d’entreprises du bâtiment et des travaux publics (BTP) et du paysage, montre que l’année 2023 a « encore été marquée par une intensité persistante dans le rythme de travail des dirigeants d’entreprises artisanales ».
Ainsi, plus d’une personne sondée sur deux (55 %) dépassent le nombre de 50 heures de travail hebdomadaire. La proportion des répondants qui déclarent travailler même le week-end atteint 48 % (en baisse de cinq points de pourcentage par rapport à 2022). Ils sont 60 % à admettre consulter leur messagerie électronique professionnelle durant leurs congés, tandis que 78 % estiment que leur vie professionnelle empiète sur leur vie privée. « Dans le contexte économique incertain dans lequel ils évoluent, seuls 38 % des chefs d’entreprise interrogés se disent optimistes face à l’avenir », observent encore les auteurs de l’étude, qui notent que 452 dirigeants déclarent la pérennité de leur entreprise menacée.
Par ailleurs, 43 % des artisans (huit points de plus qu’en 2022 !) avouent avoir été confrontés l’an dernier à des difficultés psychiques (anxiété, dépression, épuisement professionnel). Malgré un stress constant (57 % des artisans se trouvent « souvent, voire très souvent » dans cet état) et une fatigue omniprésente (59 % se sentent « souvent, voire beaucoup fatigués »), 86 % des chefs d’entreprises se déclarent néanmoins épanouis dans leur métier et dans leur rôle. Ce qui, selon le baromètre, « confirme que la passion du métier est un élément constitutif et caractéristique des métiers de l’artisanat ».