Si l’objectif de relocalisation des usines sur le territoire national fait la quasi-unanimité dans l’ensemble de la classe politique, les chiffres sont peu prometteurs pour le moment.
Selon une étude, diffusée le 3 décembre 2024 par l’Institut national de la statistique et des études économiques (Insee), « Entre janvier 2018 et décembre 2020, 2,8 % des entreprises de plus de cinquante employés en France ont réorganisé une partie de leur chaîne de valeur ». Les relocalisations sur notre sol restent minoritaires. En effet, si 1,7 % des sociétés ont délocalisé tout ou partie d’une activité, seulement 1,2 % ont rapatrié des activités réalisées à l’étranger, indique l’Insee. Parmi l’ensemble de ces entreprises, « 0,1 % ont à la fois délocalisé et relocalisé », explique l’organisme de statistiques, qui avoue qu’il est « encore trop tôt pour mesurer si ce mouvement s’est accéléré depuis la crise sanitaire, même si des exemples existent ».
Par ailleurs, les auteurs notent que, « alors que les délocalisations industrielles des années 1990 et 2000 ont été majoritairement intensives en travail peu qualifié, entre 2018 et 2020, ce sont avant tout les activités intensives en travail qualifié qui sont concernées ». En revanche, sur la même période, « les activités relocalisées en France sont plutôt peu qualifiées, ce qui peut refléter le rapatriement en France d’activités préalablement délocalisées », poursuivent-ils. L’Insee ajoute que « lors d’une relocalisation, la décision de réaliser l’activité en interne ou de la sous traiter n’est pas liée au niveau de productivité d’une entreprise ». Et d’avancer que, « en effet, il peut être plus facile de trouver un sous-traitant en France qu’à l’étranger ».