La France est souvent épinglée pour son nombre insuffisant d’entreprises de taille intermédiaire (ETI). C’est cette pénurie d’entreprises employant de 250 à 4 999 salariés qui expliquerait, en partie, l’écart de dynamisme économique des dernières décennies entre l’Hexagone et l’Allemagne. Cette idée reçue semble loin d’être fondée, selon France Stratégies. Ce service de prospective, qui dépend du Premier ministre, a publié le 22 avril 2025 une étude sur les ETI. Il en ressort que leur nombre a progressé de 57 % en 18 ans, passant de 2 777 en 1994 à 4 363 en 2022. Leur rythme de renouvellement est important : chaque année, entre 6 % et 14 % des ETI sont de nouvelles entrantes – principalement d’anciennes petites et moyennes (PME) -, tandis que 4 % à 11 % d’entre elles sortent de la catégorie pour redevenir, le plus souvent, des PME (des entreprises employant entre 20 et 249 salariés). Toujours de 1994 à 2022, la part des ETI dans la valeur ajoutée dans l’économie française est passée de 25 % à 33 %, quand celle des PME a diminué de 35 % à 29 %. Dans le même temps, la part des ETI dans les emplois a augmenté de 25 % à 31 %, alors que celle des PME a reculé de 42 % à 35 %. Que ce soit en matière de valeur ajoutée ou d’emploi, le poids des grandes entreprises (à partir de 5 000 salariés) est resté globalement le même de 1994 à 2022. Les ETI affichent, sur la période, une croissance de leur productivité (+1 % par an) supérieure à celle des PME et des grandes entreprises (+0,8 % par an).
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