Dans une étude portant sur la collaboration des médecins généralistes avec d’autres professionnels de santé, diffusée le 5 octobre 2023, la Direction de la recherche, des études, de l’évaluation et des statistiques (Drees) – qui dépend du ministère de la Santé et de la Prévention – constate que « les médecins libéraux communiquent plus souvent avec des infirmières qu’avec d’autres médecins à propos de leurs patients ».
Il en ressort ainsi qu’un peu plus d’un tiers d’entre eux (35%) ont des interactions quotidiennes avec des infirmières, tandis que deux médecins généralistes libéraux sur trois (68%) échangent au moins toutes les semaines des informations d’ordre médical avec des infirmières.
Autre enseignement de l’enquête, menée entre le 5 janvier et le 22 avril 2022 : « Les médecins généralistes échangent également souvent avec d’autres médecins, généralistes ou spécialistes, ainsi qu’avec des pharmaciennes ». Dans ce cas, un sur deux discutent au moins chaque semaine avec d’autres généralistes, et autant avec des confrères d’autres spécialités. Concernant les jeunes médecins, ils semblent plus enclins à dialoguer avec leurs confrères de façon quotidienne. Une situation que la Drees explique, en partie, « par des effets générationnels dus au regroupement ». Elle avance que « les professionnels les plus âgés exercent plus fréquemment en cabinet seuls (46% des 60 ans ou plus, contre 5% des moins de 40 ans), mode d’exercice historique a priori moins propice aux échanges ». Elle note aussi que la fréquence des échanges entre généralistes et masseuses-kinésithérapeutes « reste assez faible », expliquant que « cela pourrait être dû à des modalités d’intervention auprès des patients nécessitant moins d’allers-retours entre ces professionnels, ainsi qu’à une culture de la collaboration moins développée ».
En revanche, les auteurs observent que la collaboration avec d’autres professionnels est encore plus forte quand les médecins appartiennent à une maison de santé pluriprofessionnelle (MSP). « Les médecins en MSP sont plus nombreux à échanger quotidiennement avec des infirmières (51% contre 31%), d’autres médecins généralistes (59% contre 27%), des pharmaciens (28% contre 18%), et de façon hebdomadaire avec des masseuses-kinésithérapeutes (32% contre 13% hors MSP) », écrit la Drees, qui rappelle qu’un médecin sur six travaillait dans une MSP au début de l’année 2022.