C’est un texte qui était particulièrement attendu par la profession. Un décret, paru au Journal Officiel du 21 janvier 2025, élargit les compétences des infirmiers et infirmières en pratique avancée (IPA).
Désormais, ces professionnels de santé peuvent, sous conditions, directement recevoir et prescrire des soins aux patients, sans qu’un médecin ait préalablement autorisé cette délégation. Comme précisé dans le décret, l’IPA « participe à la prise en charge globale des patients dont le suivi lui est confié par un médecin ou s’adressant directement à lui ». En outre, lorsque l’IPA n’exerce pas en exercice coordonné, « la conduite diagnostique et les choix thérapeutiques sont définis par le médecin lui ayant confié le suivi du patient ». Concernant les IPA exerçant en mention « Urgences », ils sont autorisés à « établir des conclusions cliniques » sur l’état d’un patient, sous réserve qu’un médecin de la structure où ils exercent intervienne au cours de la prise en charge. Le décret vient aussi ajouter un alinéa à la liste des prescriptions que les IPA sont autorisés à réaliser, qui concerne « des produits de santé ou des prestations soumis ou non à prescription médicale obligatoire ». Il précise que la liste des médicaments, des examens et autres soins que les IPA pourront prescrire sera fixée ultérieurement par un arrêté du ministre de la Santé, après avis de l’Académie nationale de médecine. Et d’ajouter : « Cet arrêté peut prévoir que la prescription par l’infirmier est subordonnée à un diagnostic médical préalable », est-il précisé. « Lorsque l’infirmier exerçant en pratique avancée constate une situation dont la prise en charge dépasse son champ de compétences, il adresse le patient sans délai au médecin traitant du patient et en informe expressément ce dernier afin de permettre une prise en charge médicale dans un délai compatible avec l’état du patient », peut-on encore lire. « En l’absence d’un médecin traitant, l’IPA oriente le patient vers un autre médecin et transmet toutes les informations nécessaires à la poursuite du parcours de soin », indique le décret.