À l’occasion du 60ème Salon internationale de l’agriculture (SIA) de Paris, qui vient tout juste de fermer ses portes, Axa Climate (une filiale de l’assureur Axa dédiée à l’adaptation climatique et environnementale) et l’interprofession des semences et plants (Semae) ont rendu public, le 27 février 2024, une étude démontrant l’impact du changement climatique sur la production française de semences de légumes, de légumineuses et de céréales à l’horizon de 2030 et 2050.
Alors que la France se classe premier exportateur mondial de semences, il ressort que nos productions agricoles (blé, carottes, maïs, pommes de terre…) seront de plus en plus soumises à un risque « fort à extrême » lié à un manque d’eau et à des hausses des températures. D’après l’enquête, « la proportion des 380.000 hectares actuellement dédiés à la production de semences soumises à un risque fort passera ainsi de 27% aujourd’hui à 60% en 2050 ». Et d’avertir : « Dans ce contexte, sans ajustement des pratiques agricoles ni des caractéristiques des variétés cultivées, la souveraineté française en production de certaines semences deviendrait alors plus difficile à assurer ».
Devant ce constat, toutes les filières devront initier des « stratégies d’adaptation spécifiques », qui passeront notamment par un choix de variétés plus résilientes, le décalage des dates de semis, une amélioration de la qualité des sols ou encore l’optimisation de l’irrigation. Par ailleurs, l’étude prévient que « le manque d’eau est et restera en 2030 le risque n°1 pour les cultures qui en ont le plus besoin en été, devant l’augmentation des températures qui se hissera en deuxième position, et le gel en troisième position ». Elle met aussi en garde contre le risque lié aux excès de chaleur qui augmentera « de 40% dès 2030 ».