Le constat de la Direction de la recherche, des études, de l’évaluation et des statistiques (Drees, qui dépend du ministère des Solidarités et de la Santé) est sans équivoque. Dans une étude diffusée le 9 décembre 2021, elle explique que si les dispositifs pour attirer et retenir les médecins en zone rurale ou sous-dotée se multiplient en France, « les incitations financières ne suffisent pas à attirer les médecins dans les déserts médicaux ». Le service statistique des ministères sociaux, qui se base sur l’expérience de pays étrangers, juge même que ces incitations « souvent mises en œuvre, ont plutôt des résultats décevants ». La Drees estime que le choix des incitations financières pour influer le choix des praticiens nécessiterait « des augmentations de revenu très élevées » pour compenser des conditions d’exercice « considérées comme désavantageuses ». Exercer dans des zones rurales, éloignées ou isolées, ou dans les zones urbaines défavorisées rime, pour les médecins avec « nombre d’heures élevé, permanences nombreuses, localisation dans une zone peu dense », poursuivent les auteurs. La Drees estime que « l’effort pour proposer des conditions de vie et de travail épanouissantes » à ces praticiens pourrait « être accru en France ». Et de conclure : « Globalement, l’expérience internationale montre l’efficacité limitée de mesures isolées, et l’on constate dans plusieurs pays une évolution vers des stratégies plus globales, combinant différents leviers ».
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