L’année 2023 a été marquée par l’explosion du nombre de chefs d’entreprise qui se sont retrouvés sans emploi.
C’est ce que révèle l’Observatoire de l’emploi des entrepreneurs réalisé par l’association GSC et le cabinet Altares, et rendu public le 11 mars 2024. Conséquence directe de la faillite de leur société, 51.555 patrons d’entreprise ont perdu leur emploi l’année dernière, ce qui correspond à « 12.800 femmes et hommes de plus qu’en 2022, soit + 33,3 % sur un an », précise l’étude, laquelle note que « le nombre de pertes d’emploi dépasse les seuils d’avant-crise Covid et atteint son plus haut niveau depuis la crise financière de 2016 ». Parmi les facteurs explicatifs évoqués par les auteurs figurent « la hausse des taux d’intérêt, la fin des aides Covid et la reprise des procédures d’assignation Urssaf (Union de recouvrement des cotisations de Sécurité sociale et d’allocations familiales, Ndlr) » qui « accentuent les problèmes de trésorerie des chefs d’entreprise ».
L’enquête montre qu’une très grande majorité d’entrepreneurs qui ont perdu leur emploi en 2023 (« plus de neuf sur dix ») se trouvaient à la tête d’une très petite entreprise (TPE) employant moins de cinq salariés. Mais les plus impactés sont les patrons qui dirigeaient une structure de six à neuf salariés qui « ont subi la plus forte augmentation, 51,3 % sur un an, soit 2.571 entrepreneurs touchés », peut-on lire. Côté âge, il ressort que les dirigeants « seniors » ont été les plus concernés par une perte d’emploi : un tiers des chefs d’entreprise qui se sont retrouvés au chômage l’an dernier avaient plus de 50 ans, alors que l’âge médian de l’intégralité du panel s’élève à 46 ans.
D’un point de vue de l’activité, ce sont surtout les patrons exerçant dans les secteurs de la restauration et de la construction qui ont le plus pâti du phénomène, selon l’étude Altares-GSC.