Même si l’heure n’est pas encore à la morosité sur le plan économique, les dirigeants de petites et moyennes entreprises (PME) et des très petites entreprises (TPE) sont en alerte. C’est ce qui ressort du dernier baromètre trimestriel réalisé par l’institut d’études économiques Rexecode et Bpifrance le Lab, et diffusé le 11 mai 2022. S’ils jugent encore leur niveau de trésorerie « confortable » (76% la qualifient d’« aisée » ou de « normale », une proportion stable sur le trimestre étudié), ils font état d’une « légère détérioration » au cours des trois derniers mois et anticipent une évolution équivalente à court terme. Un fléchissement qu’ils imputent aux hausses des coûts des matières premières et des énergies, accentuées avec la guerre russo-ukrainienne. Dans ce contexte, « les dépenses d’investissement restent attendues en hausse mais en net ralentissement », notent les auteurs de l’étude. Ainsi, seule une petite majorité (55%) des dirigeants de PME et de TPE interrogés comptent investir cette année, soit quatre points de pourcentage de moins qu’au premier trimestre 2022 (59%). La principale destination des fonds affectés à ces dépenses reste toujours le renouvellement et la modernisation des équipements, « bien que moins cités que lors du trimestre précédent », peut-on lire. Par ailleurs, si les difficultés de recrutement demeurent la préoccupation numéro un des dirigeants (ils la citent à 56%), les coûts et les prix trop élevés représentent un frein de plus en plus puissant à l’activité (39% des entreprises interrogées en font état, en hausse de sept points). Enfin, si 55% des sondés envisagent d’augmenter le salaire de leurs collaborateurs en 2022 (cinq points de plus qu’il y a trois mois), ils pronostiquent « une dégradation de leur marge nette cette année » (une légère baisse pour 29% des sondés, une franche baisse pour 15% d’entre eux).
Sources :