Plus connu sous le nom de « gaz hilarant », le protoxyde d’azote est à l’origine d’un nombre croissant d’intoxications lié à son inhalation, notamment au sein du jeune public qui le détourne pour un usage « récréatif ».
Reste que ce composé chimique, qui répond à la formule N2O, est également utilisé dans divers secteurs professionnels liés à la santé (médecine d’urgence, dentistes, vétérinaires…). Dans un communiqué mis en ligne le 28 mars 2024, l’Ordre national des pharmaciens (Cnop) relaie un avis et un rapport rendus quelques jours plus tôt par l’Agence nationale de sécurité sanitaire de l’alimentation, de l’environnement et du travail (Anses). En substance, l’Anses recommande au ministère du Travail de fixer des valeurs limites d’exposition professionnelle (VLEP) dans les secteurs concernés, et ce, afin de prévenir les effets néfastes du gaz sur la santé (altération des performances cognitives, baisse de la fertilité, atteintes hématologiques et immunitaires, complications cardiovasculaire…). Comme l’indique le Cnop, l’Anses préconise de retreindre à 25 parties par million (ppm) les expositions sur une période de huit heures, soit 45 milligrammes de protoxyde d’azote par mètre cube d’air. « Cette limite vise à éviter l’altération des performances cognitives, qui est l’effet apparaissant aux concentrations les plus faibles selon les données actuellement disponibles », poursuit l’Ordre des pharmaciens. Enfin, dans les cas où l’utilisation N2O ne peut être évitée par les employeurs, l’Anses invite à mettre en place des mesures visant à « limiter l’exposition de limiter au niveau le plus faible possible ». Dans cette optique, elle prône notamment la ventilation des pièces, la capture du gaz à la source des émissions ou encore la limitation des fuites lors de l’administration via un masque d’inhalation.