Aussi surprenant que cela puisse paraître, un patron de très petite entreprise (TPE) sur quatre reconnaît « être défaillant » dans son éducation financière et en matière de gestion d’entreprise. C’est ce qui ressort d’une enquête de l’Institut supérieur des métiers, commandée par la Siagi (une société chargée de faciliter l’accès au crédit des petites entreprises, NDLR) et rendue publique le 5 février 2025. Cela tient d’abord à une formation axée principalement sur des compétences techniques. Selon l’étude, menée auprès de 1.359 TPE, 37% des entrepreneurs interrogés déclarent être titulaires d’un certificat d’aptitude professionnelle (CAP) ou d’un brevet d’études professionnelles (BEP), ce qui offre un moindre bagage en termes de formation à la gestion.
En revanche, seuls 20% sont au moins titulaires d’un diplôme Bac+5. Invités à s’auto-évaluer sur leur niveau de connaissance en matière de gestion d’une entreprise, 25% des répondants se donnent une note de 7 sur 10. Ils sont 20% à s’accorder un 6/10 et 16%, un 5/10. De l’autre côté de l’échelle, 21% se mettent un 8/10, quand 6% s’attribuent un 9/10 et 4% s’adjugent la note maximum de 10/10. Ce niveau de formation impacte fortement la manière dont les dirigeants de TPE gèrent les crises. Alors que les détenteurs d’un CAP ou d’un BEP « coupent moins dans les charges et sont plus nombreux à augmenter les prix », les mieux formés (les diplômés Bac+5), « plus sensibles à la recherche de compétitivité, vont plutôt diminuer leurs charges et réduire leur masse salariale », analysent les auteurs de l’enquête. Autre constat : 64% des TPE sondées déclarent externaliser leur comptabilité. Une situation qui, en cas de difficultés économiques, « retarde sans doute les possibilités de réaction et de correction », note l’Institut supérieur des métiers.